LA CHIROPRAXIE AU SEIN DES SOINS DE SANTE

La chiropraxie est une forme de traitement rentable pour les douleurs de nuque et de dos.

Dans le cadre de la rationalisation des moyens à disposition pour les soins de santé, les études relatives à la rentabilité revêtent une importance croissante. L’étude britannique BEAM (United Kingdom back pain exercise and manipulation) avait déjà montré en 2004 que pour une lombalgie, une manipulation était une forme de traitement plus efficace que l’approche conventionnelle.

Une autre étude comparative menée aux États-Unis auprès de 700 000 patients assurés bénéficiant d’une police d’assurance complémentaire pour la chiropraxie d’un côté, et d’un million de patients assurés sans cette police de l’autre, a clairement montré que le remboursement systématique des soins chiropratiques débouche sur une diminution du coût total des soins de santé.

Plus précisément, cette étude constate, sur une période de 4 ans, une diminution de 28 % des coûts du traitement des douleurs lombaires. En outre, les hospitalisations baissent de 41 %, il y a 32 % d’opérations du dos en moins et le coût de l’imagerie médicale baisse de 37 %.

En 2009, le Mercer Report (une collaboration entre la prestigieuse université de Harvard et des économistes de Mercer Health and Benefits) a conclu que l’implémentation de la chiropraxie dans le système de soins de santé est réellement rentable pour le traitement des douleurs du dos et de la nuque, et ce avec ou sans constatation de migraines.

En septembre 2006, la Commission européenne a publié le rapport ‘Cost B13’, qui montre que la manipulation de la colonne vertébrale doit être considérée comme une forme de traitement, pour les lombalgies aiguës comme chroniques.

CHIROPRAXIE : UN TRAITEMENT EFFICACE

La chiropraxie est un traitement efficace pour les douleurs lombaires et les cervicalgies.

La croyance récurrente qui veut que 9 patients sur 10 se plaignant de douleurs lombaires ne ressentent plus aucune douleur moins d’un mois après avoir consulté un médecin n’est plus d’actualité : cela a été démontré en 1998 par Croft et al. Les auteurs constataient alors que 90 % des patients arrêtaient de consulter leur médecin à propos de ces douleurs endéans les trois mois. Cependant, la majorité de ces patients souffraient toujours de ces douleurs sans l’avouer à leur médecin. L’étude avait en outre souligné qu’à peine 25 % des patients ne se plaignaient plus d’aucune douleur un an après.

Depuis lors, différentes études scientifiques ont montré que la chiropraxie représente une solution efficace et rentable pour le traitement des lombalgies aiguës et chroniques, ainsi que pour les cervicalgies. En 1998, Croft et al. avaient déjà conclu qu’un traitement précoce des maux de dos peut considérablement réduire ces douleurs, ainsi que leurs implications sociales, économiques et médicales. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Union Belge des Chiropracteurs encourage une collaboration plus étroite entre les chiropracteurs et les autres prestataires de soins de santé, afin de traiter les problèmes de nuque et de dos de la manière la plus efficace possible.

Le British Medical Journal (BMJ) publie deux fois par an le traité de médecine pratique appelé Clinical Evidence (www.clinicalevidence.com).

Cette publication, conçue exclusivement en suivant les méthodes de recherche scientifique les plus strictes, rassemble les évolutions les plus récentes en matière de prévention et de traitement d’un large éventail d’affections. La manipulation de la colonne vertébrale, spécialité des chiropracteurs, a été créditée, dans l’édition de 2006, du meilleur résultat (beneficial) ou du deuxième meilleur résultat (likely to be beneficial) pour le traitement des hernies discales lombaires, des lombalgies aiguës et chroniques, des cervicalgies et des douleurs de l’épaule.

Une étude « Cochrane » de Rubinstein et al. de 2011 a conclu que la manipulation de la colonne vertébrale est aussi efficace que les autres interventions médicales pour réduire la douleur et améliorer la mobilité de patients souffrant de lombalgie chronique. Pour cette méta-étude, les données de 26 essais contrôlés randomisés (randomized controlled trials, RCT) ont été comparées et analysées de manière systématique.

Enfin, il convient de mentionner les résultats de l’étude en simple aveugle et contrôlée par placebo (single blinded placebo controlled study) de Senna et al. (août 2011) qui montre clairement que la manipulation de la colonne vertébrale représente une option de traitement efficace dans le cas des lombalgies.

Les auteurs de cette étude estiment en outre qu’un traitement suivi avec manipulation de la colonne vertébrale peut être utile pour obtenir des résultats à long terme.

IMPACT SOCI-ECONOMIQUE

La chiropraxie diminue l’impact socio-économique d’une lombalgie.

Avec plus de 1,5 million de patients concernés, la lombalgie est le deuxième motif le plus fréquent invoqué pour une douleur en Belgique. Touchant 88 000 travailleurs, elle est la raison avancée pour 5,7 millions de jours non œuvrés pour cause de maladie sur une base annuelle.

Les frais médicaux découlant directement du traitement de la lombalgie se situent entre 81 et 167 millions d’euros, ce qui ne 

représente que 10 à 30 % des coûts indirects pour le patient et la société.

Le coût total annuel qui peut être lié à des ‘douleurs lombaires’ est estimé dans notre pays entre 270 millions et 1,6 milliard d’euros (source : rapport 48A du Centre d’expertise des soins de santé, « Lombalgie chronique », 2006).

Le traitement systématique des lombalgies par un chiropracteur peut dès lors représenter un important facteur de réduction des coûts, dans un pays constamment à la recherche de moyens de réduire les coûts dans le secteur de la santé.

DEFIS

Comme l’ont souligné Meeker et Haldeman en 2002, la chiropraxie en Belgique se trouve juste à la frontière entre médecine « classique» et « alternative ». Pourtant, en 1999 déjà, la loi Colla visant à reconnaître les quatre principales pratiques non conventionnelles, dont la chiropraxie, était approuvée. Mais cette loi, qui a aujourd’hui plus de vingt ans, n’a jamais été mise en œuvre par les gouvernements successifs. Un cadre juridique clair pour la chiropraxie serait pourtant bénéfique pour toutes les parties : autorités, praticiens et, surtout, patients.

La régularisation des pratiques non conventionnelles concerne donc quatre disciplines, mais il reste essentiel de bien les distinguer, car une comparaison est impossible à bien des niveaux. La profession chiropratique a de son côté développé une identité bien définie et s’est établie comme une forme thérapeutique à part entière dans le paysage belge des soins de santé.

Ainsi, la chiropraxie a évolué et a bâti une légitimité certaine au sein des soins de santé conventionnels. Cette évolution est soutenue par la recherche scientifique, qui montre l’efficacité de la manipulation pour le traitement des problèmes de nuque et de dos. Dans un certain nombre de pays, parmi lesquels le Royaume-Uni et la Suisse, ce processus est déjà bien plus avancé et les centres de formation en chiropraxie sont liés aux institutions universitaires. Les soins prodigués par les chiropracteurs sont remboursés par les assurances ou les autorités nationales de santé publique.

En outre, dans ces pays, l’expertise du chiropracteur en matière de problèmes neuro-musculo-squelettiques en général et de problèmes de dos en particulier n’est plus contestée. Ainsi, la pratique chiropratique a notamment été reconnue en France dès 2011, et la formation en chiropraxie est réglementée depuis février 2018. Malheureusement, dans de trop nombreux pays, y compris la Belgique, la chiropraxie est délaissée et étiquetée comme étant marginale et alternative.

Avec sa formation pratique élargie, qui s’ajoute aux branches scientifiques et médicales de la formation de base, le chiropracteur est, au sein du secteur des soins de santé, le spécialiste présentant la meilleure expertise en matière de traitement de la colonne vertébrale.

Le chiropracteur est en effet en mesure de rétablir un fonctionnement correct des muscles et articulations, en particulier de la colonne vertébrale, avec précision et exactitude.

L’importance de la manipulation dans le traitement des lombalgies n’est plus contestée. Néanmoins, en Belgique, la chiropraxie fait face à un double défi, de taille :

  • L’intégration de la chiropraxie comme spécialité médicale à part entière, dans les soins de première ligne.
  • Mettre un terme aux préjugés récurrents et fausses idées relatifs à la chiropraxie (qui restent d’actualité en dépit des preuves scientifiques indiscutables).

L’Union Belge des Chiropracteurs continue à aller de l’avant avec conviction. Soutenue par une acceptation croissante de la chiropraxie dans les pays voisins, l’association professionnelle se fixe les objectifs suivants :

  • La reconnaissance de la chiropraxie en tant que profession de soins de santé de première ligne.
  • L’accès direct du patient au chiropracteur.
  • Le remboursement des traitements par l’INAMI.
  • La mise en place d’une formation de type universitaire à plein temps, ou pour le moins la reconnaissance d’une « maîtrise en chiropraxie ».
  • La promotion de la profession chiropratique auprès des jeunes.

Au vu de l’impact socio-économique de la chiropraxie, de l’efficacité du traitement, de sa rentabilité, de sa sécurité, du niveau de satisfaction du patient, du niveau de formation du chiropracteur et de l’organisation professionnelle de la profession, plus rien ne devrait empêcher la chiropraxie d’être implémentée dans le système de santé belge.

L’union Belge des Chiropracteurs
Staatsbaan 330 – 3210 Lubbeek
+32 (0)9 221 76 58
ubc-bvc@chiropraxie.org
www.chiropraxie.org
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